Très populaire dans les années 1930, protégée du franquisme dans l’après-guerre et dénigrée quand ont soufflé les vents de la modernité, la copla est un genre de chansons qui avec certaines nuances, a survécu jusqu’à ce jour, convertie en un des meilleurs emblèmes sous-culturels de l’histoire sentimentale de l’Espagne. La copla n’est pas seulement une affaire de femmes mais tant par ses paroles que lorsqu’elle est portée sur scènes ou à l’écran, ce sont elles qui ont le premier rôle. De la Piquer à Martirio, de la Pantoja à la Shica, les coplas voyagent et grandissent dans l’imaginaire collectif, mettant dans leurs bagages les représentations féminines qui vont du machisme le plus abject au féminisme militant. Ses textes reflètent la situation socio-légale de la femme espagnole à différents moments historiques, et certaines chanteuses célèbres s’approprient ces textes pour perturber le contexte sexiste dans lequel ils ont été écrits. La copla offre un espace privilégié pour analyser aussi bien la relation entre musique populaire et genre que pour explorer les interprétations de mêmes textes musicaux en fonction des circonstances historiques et de contextes esthétiques très divers.
Cycle: Femmes et Musique
Organisé par: Résidence de Chercheurs