Le droit est traditionnellement défini comme l’outil de protection des personnes et des groupes contre les abus de pouvoir. Cependant, au cours de la première moitié du XXe siècle, l’idée s’est répandue qu’il existe un droit subjectif des Etats qui peut être utilisé contre les personnes : ce droit appelé droit d’exception est basé sur la nécessité de préserver l’Etat et a donné lieu à ce que l’on connait aujourd’hui comme droit pénal de l’ennemi. Ce droit est en profonde contradiction avec le droit humanitaire et dans de nombreux cas, cette contradiction se résout en édictant des normes basées sur ce second qui ne font finalement que donner une forme réglementaire au premier.
Dans le Roussillon, la maternité d’Elne qui a accueilli des femmes enceintes et des enfants nés après la Guerre civile dans les camps de concentration français, est un cas qui illustre bien l’action de femmes et d’hommes qui décident de faire réalité des pratiques humanitaires basées sur l’éthique finissant par se situer au-delà du droit.
Cycle: Ethos humanitaire et guerre : raisons, passions, idéologies et croyances
Organisé par: Groupe de recherche “Culture médicale et scientifique : pratiques, espaces, objets et échanges” de l’IMF-CSIC, Direction générale de la recherche, Résidence des chercheurs