Le paysage qui centrera l’attention du dialogue sera la zone de 20 km autour de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Il s’agit de la zone d’exclusion obligatoire que le gouvernement japonais a établie en 2011 comme périmètre de sécurité radioactive depuis le séisme qui a secoué le nord-est du pays. La mesure toujours en vigueur, a impliqué l’évacuation de dizaines de milliers de personnes de leur lieu de résidence. Au désastre “ naturel” qui a eu des conséquences dramatiques, provocant la mort de 16.000 personnes, s’est ajouté le désastre de caractère “technologique” du fait de la proximité de la centrale nucléaire, désastre dont les effets de la radioactivité sur l’écosystème et la population pourraient être plus graves que le séisme même.
Trois ans après l’accident, nous “visiterons” la zone d’exclusion obligatoire de Fukushima et nous observerons le paysage technogénique au travers de regards suggérant issus de la géologie, de l’écologie et de la biomédecine, de l’histoire et de la culture. Ce sera l’occasion de nous souvenir et de nous interroger par exemple si la nature sismique de la région aurait dû faire prévoir le risque d’accident nucléaire ou si les accidents de Tchernobyl ou de Fukushima sont comparables. Dans le but de différencier dégâts “naturels” et “technologiques”, nous pourrons nous demander si l’écosystème radioactif pourrait être une contradiction contemporaine qui suit sa propre évolution “naturelle”.
Paysage sismique : tectonique au Japon
María José Jurado. Institut des Sciences de la Terre Jaume Almera (ICTJA, CSIC)
Paysage humain : douleurs de la catastrophe
Yoshihira Hioki. Ecole de bambou, programme d’éducation interculturelle et inclusive à la Casa Asia
Paysage nucléaire : écosystèmes radioactifs
Eduard Rodríguez-Farré. Institut de Recherche Biomédicales de Barcelone (IIBB, CSIC)
Paysage technogénique : de Tchernobyl à Fukushima
Jaume Valentines. Historien de la technologie, chercheur indépendant
Cycle: Natures hybrides : un objet, un corps et un paysage
Organisé par: délégation du CSIC en Catalogne, avec la collaboration de la Mandarina de Newton et le soutien financier de la Fondation Espagnole pour la Science et la Technologie (FECYT) du ministère de l’économie et de la compétitivité d’Espagne.