Gabriel Ferrater et Robert Musil : entre les sciences et les lettres

Ce livre est le résultat de deux circonstances qui ont coïncidé sur le long chemin créatif d’Eduard Bonet. La première, et la plussignificative, est sa connaissance profonde de Gabriel Ferrater, fondée sur l’admiration pour son oeuvre et pour l’aspect vitaliste de sa vie; la deuxième est l’affinité vocationnelle pour les mathématiques et les sciences humaines, la curiosité qu’ilspartageaient concernant la théorie de l’art et la littérature, la linguistique et la poésie.

Ce n’est pas la première fois que la Résidence des Chercheurs a mené à terme l’expérience de laisser dialoguer peinture et poésie, ou poésie et science, dans son désir de créer un espace de pensée qui permette de mettre en commun des expériences créatives diverses. Depuissa fondation en 1998, elle a insisté sur la création de formats et discours qui permettent d’avancer dans le dialogue entre arts ets ciences, comme le reflètent parfaitement certains cycles de conférences, souvent accompagnés d’expositions picturales qui mettent en contact poésie et mathématiques ou fractales et art. Le trait qui peint ou la rencontre Art, science et Dalí, sont quelques-unes des manifestations qui ont marqué et marquent la manière d’agir de la Résidence des Chercheurs. Vu sous cet angle, le Symposium Gabriel Ferrater : une célébration, qui a eu lieu à la Résidence des Chercheurs les 8 et 9 novembre 2002, en a été un autre échantillon.

La proposition du Symposium a été lancée par la poète Marta Pessarrodona, qui a eu la chance de très bien connaître Gabriel Ferrater, et par deux amis et admirateurs de son talent, Salvador Oliva et Eduard Bonet. Le programme du Symposium, reposant sur les sentiments, l’admiration et l’amitié, n’a déçu personne. Ont assisté à cet évènement, comme l’a dit Marta Pessarrodona “des témoins de premier plan qui ont amplement contribué à la tentative de prendre en considération dans sa globalité une personnalité intelectuellement aussi riche, aussi polyédrique et d’une si grande rigueur académique comme peut l’être celle de Gabriel Ferrater.” Beaucoup de ceux qui, à ce moment-là, ont pu nous accompagner — Pere Ballart, William Cliff , Jordi Cornudella, Jordi Julià Garriga, Jordi Carbonell, Narcís Garolera, Blanca Palmada, Josep M. Pujol i Sanmartín, Enric Trillas, Carles Miralles, Jordi Sarsanedas, J. F. Yvars, Sam Abrams, Josep M. Fulquet, Pere Rovira, Ferran Toutain, Ricard Salvat, Jordi Galli, Andreu Gomila, Jordi Sala, Joan Guitart, Oriol Bohigas, Salvador Clotas, Ana M. Moix, Carmen Rojo, Joan Servera — ont entretenu des contacts personnels, sont des connaisseurs de son œuvre ou ont été des amis.

La collection de publications de la Résidence des Chercheurs ne pouvait donc pas se passer d’un livre sur l’œuvre d’une des figures d’avant-garde de notre littérature qui, sans aucun doute, a marqué un avant et un après. S’il est d’ordinaire difficile d’écrire un livre, comme celui qu’a fait Eduard Bonet, sur une personnalité si polyédrique, et avec le souci permanent de la Résidence des Chercheurs qui concorde avec la maxime « Verba volant scripta manent », demander à tous les intervenants un témoignage écrit de leur participation au Symposium nous a semblé une entreprise colossale. C’est donc pour cela que Marta Pessarrodona, qui en avait été l’âme, a suggéré que Eduard Bonet fasse un livre qui reflète l’esprit du Symposium tout en donnant à la fois une vision personnelle élargie de la pensée et de l’œuvre de Gabriel Ferrater.

Dr. Francesc Farré
Directeur
Dr. Lluís Calvo
Directeur scientifico-culturel

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