Science et engagement social - Élisée Reclus (1830-1905) et la géographie de la liberté

Cycle de conférences qui s’est déroulé en novembre 2005 à la Résidence des Chercheurs CSIC-Generalitat de Catalunya et à l'Institut d'Études Catalanes.

Comme l’a dit J. Cornuault, auteur de l'un des textes que nous présentons, « il n'est pas facile aujourd’hui pour un adulte authentiquement curieux de rater un rendez-vous avec Reclus ».

L’amour de la nature et l’amour de l’être humain sont les deux axes fondamentaux qui ont totalement marqué la vie et l'oeuvre d'Élisée Reclus.
Alors qu’il n’était qu’un jeune exilé parcourant en Irlande les rives du Shannon, l'amour de la nature l'a amené à s'occuper de géographie.

Son amour pour les êtres humains l'a rendu extrêmement sensible à l'injustice, au manque de liberté, aux abus du pouvoir et à l'exploitation des plus faibles. Cette sensibilité l'a poussé ensuite à s’engager dans tout mouvement social qui défendait la liberté individuelle, l'égalité et le droit de tous de vivre avec dignité et sans connaître la misère.

C’est encore cet engagement qui l'a amené à lutter pour la défense de l’idéal républicain face à la monarchie et ensuite face à l'Empire de Louis Bonaparte. Mais l'échec de la Commune de Paris, à laquelle Reclus a activement participé, l’a conduit à la conclusion que l'État, quelle que soit la constitution qu’il adopte, était un outil d'oppression et d'exploitation aux mains des puissants, et il s’est résolument incliné pour l'anarchie - la « plus haute expression de l'ordre », selon ses propres mots- comme unique voie d'émancipation des êtres humains.

Ce sont ces deux aspects fondamentaux de la vie et de l’œuvre d’Élysée Reclus qui ont été présentés au public: la science et le compromis social, le géographe et le libertaire ou le libertaire et le géographe - puisque ils sont inséparables de Reclus.

Les conférences on été données par deux géographes – le Dr. Teresa Vicente Mosquete, de l'Université de Salamanca et le Dr. Philippe Pelletier, de l'Université de Léon - et deux historiens - le Dr. Eduard Masjuan, du Centre d'Études Historiques Internationales de l'Université de Barcelone, et le Dr. Álvaro Girón, de l'Institution Milà et Fontanals - CSIC de Barcelone.

Le volume intègre aussi un article écrit spécialement pour l'occasion par M. Joël Cornuault qui anime et dirige « Les Cahiers Reclus », une publication dans laquelle il nous démontre qu’il est toujours possible d’interroger politiquement, géographiquement et philosophiquement Reclus et son oeuvre. Comme il nous l’a dit lui-même: « il reste encore beaucoup de choses à faire !

Xavier Arnau
(en représentation des éditeurs)

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