Nous analysons deux moments clés de l’histoire de la psychiatrie dans lesquels la préoccupation humanitaire pour les malades mentaux, a notamment favorisé l’introduction de réformes assistantielles et de changements dans la prise en compte scientifique, sociale et culturelle de la folie : 1) la naissance, au tournant des XVIIIème et XIXème siècles, de l’aliénisme, une nouvelle médecine mentale dans le cadre d’un ample mouvement philanthropique, qui a favorisé l’humanisation du traitement des « impurs » mentaux ; 2) l’apparition au cours du premier tiers du XXème siècle, du mouvement d’hygiène mentale, qui a eu un rôle important en terme de sensibilisation de l’opinion publique à la situation douloureuse des malades mentaux et aussi sur la conception scientifique et humanitaire d’un nouveau regard sur la folie.
Aucun de ces deux moments n’a été exempt de contradictions et de clairs obscurs. Ce n’est pas pour rien que la sensibilité humanitariste envers le fou ou la folle a toujours été associée à la considération de « dangerosité » des sujets souffrant d’un trouble mental et à la condition de la psychiatrie comme savoir expert étroitement relié aux stratégies de défense sociale qui oblige à se poser la question d’une perspective particulièrement dialectique.
Cycle: Humanitarime, Science et Medecine, en temps dePaix et en temps de Guerre
Organisé par: Axe de recherche “Pratiques culturelles, savoirs et patrimoine en milieu urbain : musique, science, médecine » de l’IMF, dans le cadre des projets de recherche financés par la Direction Générale de la Recherche.