Et voilà la Grèce ! C’est pour elle que j’ai traversé cette mer immense, que j’ai abandonné l’Italie, mes parents et mes amis. Tout pour cette terre ! […] Quelle importance que Sparte, Athènes et Corinthe aient disparu pour toujours ? La terre où elles se sont dressées conte encore les idées sublimes qu’elles ont inspirées par le passé… Et le silence ! Le silence me bouleversera, et je soupirerai dans ce majestueux théâtre où tant d’exploits glorieux eurent lieu.
Ces mots, tirés du livre Viaggio in Grecia (1789) de l’abbé Saverio Scrofani, sont représentatifs de l’attraction qui, depuis le XVIIIème siècle, amène la culture européenne à redécouvrir la Grèce. Durant de nombreux siècles, l’Europe occidentale avait ignoré ou oublié la Grèce. La gloire et l’influence de Byzance restaient lointaines. La Renaissance n’avait été qu’une approche partielle et limitée de la Grèce. Pendant ce temps, la domination ottomane, la décadence et l’Eglise orthodoxe avaient enterré la Grèce antique. Cependant, l’intérêt pour les « antiquités » grecques renaît peu à peu au cours du Siècle des Lumières. Et c’est avec en toile de fond la lutte des grecs pour leur indépendance que culmine, avec le Romantisme, le nouveau rapprochement de l’Europe et de la Grèce. C’est sur cette nouvelle base solide que s’est constitué le courant helléniste moderne ; ses ramifications ont subsisté jusqu’à aujourd’hui. Entre idéal et réalité, la Grèce a été une constante dans l’imaginaire de l’Occident. Le Cycle que nous présentons veut réviser certains des moments les plus significatifs de cette relation. L’histoire des Catalans y occupe une place importante.
Organisé par: Association catalane de Néo-hellénistes,Résidence des Chercheurs CSIC-Generalitat de Catalunya,PEN catalan et Centre National du Livre de Grèce